Le diagnostic prénatal invasif (DPN) vise à mettre en évidence trois classes d’anomalies :

i) les anomalies chromosomiques (surtout les trisomies, rarement des monosomies et des remaniements chromosomiques visibles à la microscopie),
ii) les anomalies de la structure chromosomique sous-microscopiques (CNVs ; des délétions et des duplications, dont la vaste majorité échappe à la résolution du caryotype), ainsi que
iii) les maladies et les syndromes causés par des mutations dans un seul gène (maladies monogéniques).

Biologiquement et temporellement nous distinguons le prélèvement des villosités choriales (PVC) et l’amniocentèse.

Le PVC se pratique dès 11 semaines de grossesse. Il a comme limite majeure le fait qu’environ 1% des prélèvements montrent une discrépance entre placenta et amnios, due aux mosaïcisimes placentaires (anomalies limitées au placenta).

L’amniocentèse est possible quant à elle à partir de 15 semaines de grossesse - dès que suffisamment de liquide amniotique est formé. Elle sera nécessaire pour confirmer définitivement l’atteinte fœtale lors de mosaïcismes.

Les anomalies chromosomiques : différentes familles d’anomalies sont différenciées car elles exhibent des caractéristiques cliniques partagées. Il s’agit des trisomies autosomiques fréquentes (les trisomies 21, 18, 13) qui constituent à elles-seules environ les deux tiers de toutes les anomales, ainsi que les anomalies gonosomiques et les trisomies autosomiques rares. En règle générale, le caryotype permet de les identifier. Les mosaïcisimes sont un phénomène fréquent chez les anomalies gonosomiques et les trisomies autosomiques rares, pour cette raison une amniocentèse de confirmation sera nécessaire. Les remaniements chromosomiques visibles à la microscopie sont rarissimes. Les monosomies ne sont généralement pas viables, à l’exception de la monosomie X (tableau clinique connu en tant que syndrome de Turner).
Les anomalies de la structure chromosomique sous-microscopiques ou CNVs : elles sont détectées par différentes techniques, p.ex. l’hybridation génomique comparative ou CGH. Les indications principales pour effectuer une CGH sont, après avoir exclu les anomalies chromosomiques, une CN ≥3.0mm ou 3.5mm, une ou plusieurs anomalies échographiques (particulièrement cardiaques et du système central nerveux), un hydramnios et une anomalie de la croissance.
Les maladies et syndromes monogéniques : si la CGH n’a pas mis en évidence une anomalie pathogène ou probablement pathogène, un exome clinique pourra être proposé à la recherche de mutations responsables de maladies et syndromes monogéniques (Lancet 2019; 393: 747-57). Différentes options sont disponibles, en fonction de la pathologie, notamment des panels de gènes (p.ex. à la recherche de l’étiologie d’anomalies cardiaques isolées ou syndromiques), ou alternativement une analyse exhaustive (p.ex. les 5'430 gènes associés à des maladies appelées CDG [closest disease-causing genes], Front Immunol 2018; 9:1340). Les indications sont comme suit, une CN ≥3.5 mm, un hydramnios, une malformation cardiaque, cérébrale ou rénale, une anomalie de la croissance, les fentes labio-palatines ou palatines, les anomalies des extrémités (poly- syndactylies, ectrodactylie), une arthrogrypose, ainsi que l’association de plusieurs signes échographiques.

Genesupport - Les anomalies chromosomiques