Au centre de la prise en charge des femmes enceintes se trouve le dépistage combiné du 1er trimestre (« test du 1er trimestre »).

Il vise à détecter les trisomies fréquentes, comme la trisomie 21 responsable du syndrome de Down, mais également les trisomies 18 et 13. Les trois composantes qui permettent de déterminer le risque de trisomies comprennent la détermination de la clarté nucale (CN) à l’échographie, un test sanguin qui détermine le taux de deux biomarqueurs (la PAPP-A et la B-hCG), ainsi que l’âge maternel.

Les résultats du test du 1er trimestre permettent un triage en différentes classes de risque. Si le risque est très bas (<1:1000) aucun suivi particulier n’est prévu, si le risque est intermédiaire (>1:1000 mais <1:100 ou <1:50) alors un dépistage non invasif (NIPT) est indiqué dont les coûts sont pris en charge par les assurances et enfin, si le risque est élevé, (définition variable, >1:100 ou >1:50) un diagnostic prénatal invasif (DPNi) est préconisé (par prélèvement de villosités choriales ou PVC à partir de 11 semaines de grossesse).

Lors d’une suspicion d’anomalie chromosomique spécifique, ou d’un NIPT indiquant une anomalie, il est nécessaire de faire un caryotype par amniocentèse pour confirmer ou non le diagnostic. Si le caryotype s’avère être normal, des analyses supplémentaires seront envisagées.

La nature précise des analyses supplémentaires dépendent du contexte, surtout de l’étendu de la CN et de la présence de malformations ou d’anomalies fœtales (p.ex. un retard de croissance, un hydramnios). Si une CN isolée est significativement augmentée (définition variable, ≥3mm ou ≥3.5mm ; Acta Obstet Gynecol Scand 2020; 99:765-774) alors une combinaison de FISH ou QF-PCR afin de détecter les trisomies autosomiques fréquentes et les anomalies des chromosomes sexuels (ou anomalies gonosomiques) pourra être prescrite en 1re intention.

Si celle-ci se révèle sans particularités, une analyse visant à détecter les anomalies de la structure chromosomique qui échappent à la résolution du caryotype pourra être proposée (CGH ou hybridation génomique comparative).

Une ou plusieurs malformations - particulièrement les malformations cardiaques et du système nerveux central - un retard de croissance ou un hydramnios constituent des indications indépendantes pour une CGH, si le 1er volet n’a pas révélé d’anomalies (Obstet Gynecol 2018; 132:1368-1375).

Si la CGH n’a pas mis en évidence une anomalie pathogène ou probablement pathogène, un exome clinique pourra être proposé à la recherche de mutations responsables de maladies et syndromes monogéniques (Lancet 2019; 393: 747-57). Différentes options sont disponibles, en fonction de la pathologie, notamment des panels de gènes (p.ex. à la recherche de l’étiologie d’anomalies cardiaques isolées ou syndromiques), ou alternativement une analyse exhaustive (p.ex. les 5'430 gènes associés à des maladies appelés CDG [closest disease-causing genes], Front Immunol 2018; 9:1340).

Les indications sont comme suit, une CN ≥3.5 mm, un hydramnios, une malformation cardiaque, cérébrale ou rénale, une anomalie de la croissance, les fentes labio-palatines ou palatines, les anomalies des extrémités (poly- syndactylies, ectrodactylie), une arthrogrypose, ainsi que l’association de plusieurs signes échographiques.

Genesupport - Détection des trisomies fréquentes (21/18/13)